La découverte de la transformation du minerai de fer en fer date de 1200 ans avant notre ère, en Anatolie en Asie Mineure, partie de la Turquie d’aujourd’hui qui est bordée au nord par la mer Noire, au sud par la mer Méditerranée et au nord-ouest par la mer de Marmara. métallurgie, une histoire ancienne pour notre territoire.
L’âge du fer débute en Europe débute en Europe de l’Ouest un peu plus tard. Il est découpé en 2 périodes :
Le 1er âge du fer ou aussi appelé civilisation de Hallstatt, ville autrichienne, de 800 à 450 ans avant notre ère. Il se diffuse alors en Europe centrale.
Le second âge du fer débute 450 ans avant notre ère et se poursuit jusqu’à 50 avant notre ère, cette période est également appelée culture de la Tène du nom d’un site archéologique Suisse. Il se diffuse de la Roumanie à l’Irlande. La civilisation celte qui a migrée de l’Europe centrale vers l’Europe de l’Ouest en est une des vecteurs. Le second âge du fer durera en Bretagne jusqu’à la christianisation de la Bretagne, au 3ème siècle de notre ère.
Notre région possède des atouts pour le développement de ces forges :
- Du bois en abondance que l’on transforme en charbon de bois
- De l’eau qui sert de force motrice
- Du minerai de surface, utilisé dans les bas fourneaux mais aussi du minerai de profondeur.
- Des pierres calcaires
Des forges ont certainement existé dans la région à l’époque Gallo-romaine, le nom de certains villages « le châtelier » peut le laisser penser. Des fouilles réalisées sur la commune de la dominelais ont mis en évidence des bas fourneaux de cette période.
Mais dans notre région, les premières traces de forges sont datées, grâce aux cartulaires :
- En 1146 date à laquelle on parle pour la 1ère fois Chahin de la Hunaudière (cartulaire de Saint Forent)
- En 1226 date à laquelle on parle de forges dans la forêt de Domnaische (cartulaire de l’abbaye de la Roé)
Ces forges sont des bas fourneaux. Ils sont installés à proximité de la mine, simple creux dans le sol, et du charbon de bois fait sur place dans la forêt. L’air nécessaire à l’activation du bas fourneau est fourni par des genres de soufflets actionnés par des hommes. Ces bas fourneaux sont spécialisés certains fabriquent des socs de charrue, d’autres des chaudrons, poêles, trépieds et broches à rôtir. Ces bas fourneaux fournissent un métal de bonne qualité, mais en faible quantité qu’il est nécessaire de marteler pour en enlever les impuretés et lui donner une forme. Le martelage se fait à la main d’où le nom de ces forges, appelées aussi forges à bras. D’autre part, ces forges vont se déplacer en fonction de leur approvisionnement en minerai, c’est pour cela qu’on les appelle aussi forges volantes.
Les forges de la forêt de Domnaische ont été transférées sur le site de la Hunaudière, vraisemblablement, pour faire actionner le soufflet par la force hydraulique. Nous n’avons pas de date précise sur ce transfert mais il est vraisemblable qu’elle existait au XVIe siècle, en effet de nombreux bas fourneaux se sont rapprochés des rivières pour bénéficier de l’énergie hydraulique. Était-ce le cas sur le site des forges de la Hunaudière ?
L’abbé Goude fait état de forges restaurées par Sully (1559 -1641), il précise même, que ces forges auraient existé sous Henri II (1519-1559). Ce dont on est sûr, c’est du premier maître de forge de la Hunaudière, Gallais Belot qui exerce son activité en 1636 (registres paroissiaux de Sion les mines).
Ces bas fourneaux sont très peu productifs. A la renaissance les besoins en fer augmentent et l’homme va donc rechercher un outil produisant une plus grande quantité de métal. C’est en suède que se trouvent les vestiges des plus anciens hauts fourneaux (vestiges de Lapphyttan qui ont fonctionné de 1150 à 1350). Cette découverte va être reprise par les wallons de la région de Liège et c’est au XVème siècle que les wallons vont mettre au point cette nouvelle technique d’affinage. La technique d’affinage indirecte ou technique wallonne. Une première réduction se fait dans le haut fourneau et une deuxième réduction dans la cheminée d’affinage.
Les Forges de la Hunaudière sont des forges de 2ème génération et utilisent la technique Wallone. Elles fabriquent des produits de diffusion locale : des marmites, des pierres à galette, des plaques foyères, des socs de charrues, et des etrêpes pour couper la lande. Mais aussi des clous, du lest de bateaux, des bassines à faire fondre la canne à sucre pour l’aventure coloniale. Le site des forges de la Hunaudière est alors un véritable site sidérurgique.